Afrikadaa : Politics of Sound #2
Les musiques qui réparent les corps et les récits
« Music is psychology, and if the music doesn’t penetrate the heart, the soul, and the mind and the body, then you ain’t gonna feel it. Because reggae music is not something that you hear, it’s something you feel and If you don’t feel it, you can’t know it. It’s spiritual music with spiritual ingredients for spiritual purposes. You see. The roots come from Africa. Africa is where all the roots coming from
And it’s a spiritual motivation of inspiration through the guidelines of Jah Rastafari, who is the creator, who was and will forever be. Would reggae take over the world? That’s what reggae is supposed to be.
If reggae is not accepted universally around the four corners of the earth … then what’s the use of the music ? Music was created for people« . Peter tosh
APPEL A CONTRIBUTION AFRIKADAA POLITICS OF SOUND #2
La thématique « Politics of Sound » nous invite à explorer le rôle de la musique comme force sociale et politique, une écoute souvent négligée mais incroyablement puissante de notre culture et de notre société. Échappant au visible, la musique est capable de refléter, de percevoir et d’entendre le monde d’une manière plus juste, masquée par le regard.
Pour célébrer l’année 2024, la revue Afrikadaa propose dans son prochain numéro « Politics of Sound #2 » une archéologie captivante des sonorités et des mouvements musicaux comme impulsions, rythmes, convulsions, émeutes, soulèvements, fluctuations et battements des transformations sociales, politiques et culturelles.
Ce numéro s’engage de fait à questionner la multiplicité des courants musicaux ayant marqué les luttes pour les libertés, les droits civiques ou les mouvements panafricains. À travers des récits fictifs, il s’agira d’établir des ponts entre une histoire esthétique et une histoire sociale et politique du son et de la musique, révélant ainsi leur profonde influence culturelle et politique et l’inter-dépendance de ces influences. Ici, la musique se profile comme la promesse et le mouvement vers des mondes différents. Dans une écoute décoloniale , elle est entendue comme un geste de résistance et de ré-appropriation
culturelle. Musiques et sonorités deviennent alors des espaces privilégiés, à la fois matériels et immatériels, passés, présents, futurs et en devenir, où les voix marginalisées peuvent s’exprimer, où la libération peut s’imaginer et les récits alternatifs, prendre forme.
Alors que des penseur.euse.s tel.le.s que Frantz Fanon, Walter Mignolo ou Achille Mbembe ont souligné les implications du colonialisme sur les identités et les cultures — insistant sur l’importance de la résistance culturelle dans la lutte contre l’oppression —, des artistes emblématiques comme Miriam Makeba, Fela Kuti, Nina Simone, Sun Ra, Bob Marley ou encore Cesária Évora ont incarné la musique comme une lutte contre les oppressions et une affirmation de leurs identités, inextricablement culturelles et politiques.
En examinant comment les créateur.ice.s s’approprient le son dans leur production artistique, il est crucial de reconnaître les dynamiques de pouvoir coloniales qui ont façonné et limité les possibilités d’expression culturelle pour de nombreuses communautés. Cependant, la musique offre également un espace de ré-appropriation où les artistes peuvent subvertir ces dynamiques de pouvoir et créer des récits alternatifs qui défient les normes établies.
Ainsi, la thématique « Politics of Sound » offre une occasion précieuse de mettre en lumière les voix et les perspectives souvent marginalisées dans le récit dominant, qui ont donné vie à des visions singulières, ouvrant des possibilités de transformation, de réparation et de libération à travers la musique. En encourageant les lecteur.ice.s à écouter différemment, à traverser les multiples couches de signification et d’émotion que la musique peut offrir, tout en réfléchissant à son rôle dans la construction de récits culturels et politiques alternatifs, la revue s’attache à questionner, dans ce dernier opus, les
productions sonores comme réparations des corps et des récits.
« Politics of Sound #2 : les musiques qui réparent les corps et les récits », invite les auteur.ice.s à explorer la puissance des sonorités et des courants musicaux dans les écosystèmes contemporains, passés et à-venir. En s’inspirant du concept de l’ écologie sonore, les contributeur.ice.s sont encouragé.e.s à découvrir les sons enfouis dans notre environnement, ouvrant ainsi de nouvelles manières de circuler dans le monde, liant les êtres humain-e-s au vivant et à l’invisible. Le maintien de ces relations sont indivisibles du rôle de la musique dans les mouvements de résistance culturelle et politique à la colonisation. La cérémonie du Bois-Caïman, impulsion de la Révolution haïtienne, se situe à la croisée de l’invisible et du visible, des sons des bois de la Morne-Rouge, de la pluie, de l’orage et du tonnerre, de la musique des tambours, des crépitements du feu et des voix de Cécile Fatiman, Dutty Boukman et des maron-ne-s.
La musique, en ce sens, n’est pas seulement un moyen de résistance ; elle est aussi un moyen de réparation. Les sons et les rythmes peuvent avoir un effet profondément thérapeutique sur les individus et les communautés, guérissant les traumatismes historiques et sociaux et renforçant le sentiment de solidarité et d’appartenance. Elle crée alors des espaces de guérison où les gens peuvent se rassembler, se connecter et se soutenir mutuellement dans leur lutte pour la justice et la dignité.
En explorant la thématique « Politics of Sound » d’un point de vue écologique, culturel, artistique et géopolitique, nous sommes invité.e.s à reconnaître et à célébrer le pouvoir de la musique comme catalyseur, espace, appel, mouvement et outil puissant de résistance, de guérison, de libération et de transformation sociale et politique. Cet appel à contribuer offre une occasion précieuse de participer à ce mouvement vital et de faire entendre nos propres voix dans le grand orchestre du changement social.
Nous vous invitons à nous envoyer vos essais, articles, photos, œuvres, poèmes, et toutes autres contributions autour de cette thématique.
Les articles libres feront au minimum 600 mots et au maximum 2000 mots (soit entre 2600 et 10 000 signes) et seront fournis en « .doc ».
Les images et documents photos doivent être fournis au format JPEG et d’une résolution de 300dpi minimum. Chaque photo doit être nommée avec un titre explicite et accompagnée d’un texte indiquant le titre de l’œuvre, une description technique, l’année de réalisation et le nom du photographe.
Date limite pour la réception des articles et autres éléments : 16 septembre 2024
Contributions à envoyer à : contact@africanartbookfair.com & zugas.pascale@gmail.com
Afrikadaa : Politics of Sound #2
Music repairing bodies and narratives
« Music is psychology, and if the music doesn’t penetrate the heart, the soul, and the mind and the body, then you ain’t gonna feel it. Because reggae music is not something that you hear, it’s something you feel and If you don’t feel it, you can’t know it. It’s spiritual music with spiritual ingredients for spiritual purposes. You see. The roots come from Africa. Africa is where all the roots coming from
And it’s a spiritual motivation of inspiration through the guidelines of Jah Rastafari, who is the creator, who was and will forever be. Would reggae take over the world? That’s what reggae is supposed to be.
If reggae is not accepted universally around the four corners of the earth … then what’s the use of the music ? Music was created for people« . Peter tosh
CALL FOR APPLICATION AFRIKADAA POLITICS OF SOUND #2
The « Politics of Sound » theme invites us to explore the role of music as a social and political force, an often overlooked but incredibly powerful soundtrack to our culture and society. Eschewing the visible, music is capable of reflecting, perceiving and hearing the world in a truer way, concealed by the eyes. To celebrate the year 2024, in its next issue « Politics of Sound #2« , Afrikadaa magazine offers a captivating archaeology of musical sounds and movements as impulses, rhythms, convulsions, riots, uprisings, fluctuations and beats of social, political and cultural transformations.
This issue is committed to questioning the multiplicity of musical currents that have marked the struggles for freedom, civil rights and pan-African movements. Through fictional narratives, the aim is to build bridges between an aesthetic history and a social and political history of sound and music, revealing their profound cultural and political influence and the interdependence of these influences. Here, music emerges as a promise and a
movement towards different worlds. From a decolonial perspective, it is understood as a gesture of resistance and cultural re-appropriation. Music and sound become privileged spaces, at once material and immaterial, past, present, future and in-the-making, where marginalised voices can express themselves, liberation can be imagined and alternative narratives can take shape.
While thinkers such as Frantz Fanon, Walter Mignolo and Achille Mbembe have emphasised the implications of colonialism on identities and cultures – stressing the importance of cultural resistance in the struggle against colonialism -, iconic artists such as Miriam Makeba, Fela Kuti, Nina Simone, Sun Ra, Bob Marley and Cesária Évora have embodied music as a struggle against oppression and an affirmation of their identities, which are inextricably cultural and political.
In examining how creators have appropriated sound in their artistic production, it is crucial to recognise the colonial power dynamics that have shaped and limited opportunities for cultural expression for many communities.
However, music also offers a space of re-appropriation where artists can subvert these power dynamics and create alternative narratives that challenge established norms.
As such, the ‘Politics of Sound’ theme offers a valuable opportunity to highlight the voices and perspectives often marginalised in the dominant narrative, which have given life to singular visions, opening up possibilities for transformation, reparation and liberation through music. By encouraging readers to listen differently, to move through the multiple layers of meaning and emotion that music can offer, while reflecting on its role in constructing alternative cultural and political narratives, the magazine aims, in this latest opus, to question sound productions as reparations for bodies and narratives.
« Politics of Sound #2: music repairing bodies and narratives » invites contributors to explore the power of sounds and musical currents in past, future and contemporary ecosystems. Drawing on the concept of sound ecology, contributors are encouraged to discover the sounds embedded in our environment, opening up new ways of moving through the world, linking human beings to the living and the invisible. Maintaining these relationships is indivisible from the role of music in movements of cultural and political resistance to colonisation. The Bois-Caïman ceremony, impetus for the Haitian Revolution, stands at the crossroads of the invisible and the visible, the sounds of the woods of Morne-Rouge, the sounds of rain, storm and thunder, the music of drums, the crackling of fire and the voices of Cécile Fatiman, Dutty Boukman and the Maroons.
Music, in this sense, is not only a means of resistance; it is also a means of reparation. Sounds and rhythms can have a profoundly therapeutic effect on individuals and communities, healing historical and social trauma and strengthening a sense of solidarity and belonging. It creates healing spaces where people can come together, connect and support each other in their struggle for justice and dignity.
By exploring the Politics of Sound theme from an ecological, cultural, artistic and geopolitical perspective, we are invited to recognise and celebrate the power of music as a catalyst, a space, a call, a movement and a powerful tool for resistance, healing, liberation and social and political transformation. This call for contributions offers a valuable opportunity to be part of this vital movement and to make our own voices heard in the
great orchestra of social change.
We invite you to send us your essays, articles, photos, artworks, poems, and any other contributions around this theme.
Articles should be a minimum of 600 words and a maximum of 2,000 words (i.e. between 2,600 and 10,000 characters) and should be submitted in .doc format.
Images and photo documents must be supplied in JPEG format with a minimum resolution of 300dpi. Each photo must be named with an explicit title and accompanied by a text indicating the title of the work, a technical description, the year it was taken and the name of the photographer.
Deadline for submitting articles and other elements : September 15th 2024
Contributions are to be sent to: contact@africanartbookfair.com & zugas.pascale@gmail.com
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Appel à contributions AFRIKADAA : « Racisme, silence, mobilisation Où en sont les écoles d’art ? »
Appel à contributions AFRIKADAA : « Racisme, silence, mobilisation Où en sont les écoles d’art ? »
Date limite : Avant le 1er octobre 2021
Le racisme structurel est une réalité, présent depuis toujours mais de plus en plus
mesuré et analysé. Aujourd’hui, il apparaît comme un obstacle à l’équité, à l’égalité
et à la justice que chaque personne est en droit d’exiger.
Pour les personnes qui le subissent, ce racisme institutionnalisé souvent difficile à
déceler à l’échelle individuelle, est source de souffrance (mentale et physique) et
agit comme un frein à l’épanouissement personnel, mais aussi professionnel, ce
qu’on appelle un plafond de verre. En plus d’être à la source d’un mal-être
psychique profond, il peut représenter, pour certaines couches sociales, un
véritable danger mortel (violence policière, travailleur·euses exposé·es à des
conditions de travail usantes ou risquées…).
Le racisme structurel est présent dans toutes les couches de la société, et le
monde de la culture ne fait évidemment pas exception. Alors, en ce qui concerne
l’enseignement artistique et ses écoles supérieures d’art et design, ce sujet
apparaît aujourd’hui crucial : c’est dans ces institutions que se dessine le panorama
culturel artistique français de demain, et c’est là que potentiellement se créent les
alliances qui seront fécondes pour la suite.
La revue Afrikadaa se propose donc de réaliser un numéro dédié aux écoles d’art
et de le faire selon trois axes. La revue sera un espace d’écoute qui recueille des
paroles, des expériences, des doutes, des vécus. Elle sera ensuite un lieu d’accueil
qui fera de la place, donnera à voir et amplifiera des cris, des luttes invisibilisées ou
minimisées. Enfin, elle exposera des pratiques artistiques, des œuvres, des
réalisations qui, geste par geste, forme après forme, contribuent à changer la
donne.
Dans le cadre de ce hors-série, nous souhaitons donc questionner les
discriminations dans les écoles d’art en accompagnant les voix des étudiant·es
racisé·es, des professeur.es, des militant·es et des chercheur·euses. Nous
souhaitons que cet opus sensibilise les étudiant·es, le corps enseignant et le corps
administratif, tant il est important de ne plus être dans le déni mais d’être dans
l’écoute, tant il faut prendre conscience de la souffrance de l’autre et surtout mettre
en place des actions pour faire évoluer les mentalités et lutter contre ces
discriminations.
C’est le premier axe qu’Afrikadaa propose : écouter, encourager et soutenir la
parole de celles et ceux qui subissent les discriminations, et donc accompagner les
personnes qui ont le courage de partager ou de dénoncer des faits, rendre légitime
des récits qui ne trouvent pas de lieux pour être formulés.
Le deuxième axe vise à faire d’Afrikadaa le haut-parleur des actions et
mobilisations déjà en cours. En effet, on observe chez les étudiant·es une forte
prise de conscience, une envie de se questionner, de débattre, afin de faire bouger
les choses. Il s’agit de ne plus subir, mais au contraire d’être force de propositions
pour lutter contre les discriminations structurelles et systémiques et éradiquer ce
fléau qui gangrène nos sociétés. L’antiracisme devient une nouvelle valeur à
défendre mais aussi un horizon d’action à revendiquer. Et pour cela des collectifs
se créent, des groupes de chercheur·ses se constituent, des séminaires ou des
expositions font des propositions… C’est toutes ces initiatives qu’Afrikadaa
rassemble et met en perspective.
Enfin, troisième axe, Afrikadaa mettra à l’honneur des œuvres, performances, films,
installations, sculptures, poèmes, peintures, actions, etc. qui, d’une façon ou d’une
autre, engagent ces problématiques. Page après page, en feuilletant la revue,
apparaîtra un paysage de l’art plus divers, inédit, traversant des paysages peu
regardés et montrant la vitalité d’une jeune création en train de se faire.
Finalement, ce hors-série d’Afrikadaa pose la question de quelle école d’art nous
voulons pour aujourd’hui et demain ? Quelle serait une école d’art où serait
enseignée une histoire de l’art plus inclusive, où les étudiant·es, tous·tes les
étudiant·es, seraient réellement au centre du projet pédagogique ? Une école d’art
qui serait un espace d’émancipation et de refuge pour les étudiant.e.s ? Quels
types d’artistes et quels types d’art voulons-nous pour le futur ?
Pour ce faire, nous lançons aujourd’hui un appel à contributions dans toutes les
écoles d’art de France. Vos témoignages sont précieux !
Ainsi, en véritable catalyseurs de changement, nous vous invitons à nous envoyer
vos essais, articles, photos, œuvres, poèmes, et toutes autres contributions autour
de cette thématique.
Les articles libres feront au minimum 600 mots et au maximum 2000 mots (soit
entre 2600 et 10 000 signes) et seront fournis en « .doc ».
Les images et documents photos doivent être fournis au format JPEG et d’une
résolution de 300dpi minimum. Chaque photo doit être nommée avec un titre
explicite et accompagnée d’un texte indiquant le titre de l’œuvre, une description
technique, l’année de réalisation et le nom du photographe.
Date limite pour la réception des articles et autres éléments : 1er octobre 2021
Contributions à envoyer à : contact@africanartbookfair.com & zugas.pascale@gmail.com
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