« Le tissu africain est-il politique dans les sociétés africaines ? »


Coup de cœur AKAA 2021


C’est sous le thème de la « résilience » que débute la sixième édition de la Foire AKAA
2021 [Also Known As Africa]. Résilience d’un monde encore bien fragile face à un
virus. Résilience d’un monde de l’art qui a souffert un an de quasi-non-activité.
Résilience d’une galerie, Galerie Carole Kvasnevski, et de sa propriétaire du même
nom par le choix des artistes exposé•es-x. Trois artistes, Angèle Etoundi Essamba,
Lindokuhle Khumalo et Justin Ebanda, qui disent NON ! à leur manière, selon leur
esthétique et selon leur histoire personnelle. En parallèle de AKAA, Angèle Etoundi
Essamba
et Justin Ebanda ainsi que Mireille Asia Nyembo exposent à la galerie
Carole Kvasnevski sous le titre fortement symbolique d’EmPReINTe(s) jusqu’au 16
décembre 2021.

« L’exposition porte sur l’interrogation, la déconstruction et
l’appropriation des récits historiques dominants [,- l’histoire du wax]. Comment dans l’imaginaire de certains peuples on a pu leur faire accepter l’inacceptable.

Elle questionne « l’approche corrective », visant à redéfinir et à rétablir les tissus fabriqués par nous dans nos sociétés africaines.

De plus, le tissu africain est-il politique dans les sociétés africaines ? »

(Pascale Obolo, curatrice)


Mon shout-out revient au travail de la photographe camerounaise, Angèle Etoundi
Essamba
, pour son acte subtil, presque silencieux – pour un public parisien et
international pour une grande majorité blanc – mais si criant dans les détails.
Retourner le regard. Détourner l’histoire. S’approprier le fait de se représenter.
Représenter des femmes noires sous l’angle référentiel du portrait flamand et ses
collerettes [ici, en wax]. Le passé et le présent se mêlent s’entremêlent pour ne faire
qu’un, « un destructuré ». Représenter une bourgeoisie-autre, s’éloignant de
l’imaginaire que l’on s’en fait. Une bourgeoisie qui se veut critique du regardeur, du
système colonial passé/présent, d’un tissu qui domine le continent Africain et
invisibilise, pour ne pas dire fait mourir, ses tissus traditionnels.
Une résilience qui se veut « tisser une nouvelle histoire » au cœur d’un Paris [intra-
muros] réunissant le monde de l’art contemporain et où l’humain et l’échange
deviennent le centre et le point de départ de tout – au travers du regard
photographique d’Angèle Etoundi Essamba.

L'exposition EmPReINTe(s) co-curatée par Pascale Obolo et Carole Kvasnevski dure jusqu'au 
16 décembre 2021.

La Galerie Carole Kvasnevski, fondée en 2010 par Carole Onambélé Kvasnevski –
galeriste d’art et commissaire d’exposition indépendante. La galerie met en avant des
artistes du continent africain ainsi que de sa/ses diaspora(s) avec pour objectif de
proposer une approche déconstruite de l’espace galerie se voulant plus fluide, tourné
vers l’humain et où toustes-x visiteureuses-x retiennent de leur visite, l’expérience
intime de l’art.

Galerie Carole Kvasnevski

39 rue Dautancourt, 75017, Paris
https://www.galeriecarolekvasnevski.com/

AKAA – Art & Design fair |12 – 14 novembre 2021, Paris

David Démétrius/ critique d’art

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