AFRIKADAA 14 – « Les Révoltes Silencieuses »

EDITO

AFRIKADAA N°14

LES REVOLTES SILENCIEUSES

Devoir de souffler, nous ne serons pas une génération écrasée (1). Le quatorzième numéro de la revue d’art AFRIKADAA propose une réflexion sur les révoltes silencieuses dans les Antilles, la misère dans les pays français (2), et les relations entre art et militantisme. À quelles violences aveugles donnent-elles lieu ? Les militants, les artistes et les chercheurs nous apportent leurs réponses guerrières (3) aussi diverses que les mêlées art-militants sont directes et complexes.

Les militant.e.s antillo-guyanais.e.s sont-elles les nouveaux artistes du 24ème siècle? (4) L’art prophétise les actions militantes, les militants « donne voix » aux artistes du futur, car nul n’est prophète en son présent.

Les statues déboulonnées et le mouvement inédit de mondialisation de l’antiracisme ne peuvent nous laisser insensible ou sourd. Depuis nos guides (5) en passant par le poing de l’un des nègres de la Martinique (6), fin 19ème, qui commença à décoloniser, dès son érection, la statue de Joséphine l’impératrice française ; (ou encore récemment les statues de Victor Schoelcher en Martinique, en Guadeloupe et en Guyane…) Un vent de révoltes s’est lévé aux Antilles avant les États-Unis. Recommençons à nous libérer des espaces coloniaux et raciaux à partir des déboulonnements des esprits de statues (7) démarrés le 22 mai 2020 en Martinique et en 1848 — l’abolition de l’esclavage par les esclavisé.e.s .

L’actualité de l’an 2020 sur fond de crise sanitaire mondiale et de discriminations subies par les communautés noires, nous renvoie sans cesse aux questions liées aux racismes, aux violences faites sur les corps noirs et aux présences de génocides

coloniaux. Envahis par des esprits de statues qui nous étouffent et nous empêchent de souffler (8), de nous émanciper du système colonial occidental, nous avons la volonté de nous faire entendre mais aussi d’être force de proposition et guide de nos propres « destinations » au bord du gouffre colonial et social (9). En effet, le souffle n’est ni devin ou kamikaze, il est marronnes. Le souffle est tout ce vent de marronnages à la dent longue. En résonance avec le mouvement Black Lives Matters né aux États-Unis (qui fait échos aux luttes de toute une jeunesse), il nous semblait urgent d’interroger les révoltes silencieuses des dernières colonies françaises dont le grondement tellurique ne faiblit pas. Bien au contraire !

Il est temps de convoquer nos histoires, d’organiser nos bois, tracées — outils — pour s’émanciper des maîtres de la métropole. Il s’agit de mettre dans une lumière crue l’échec des grandes narrations de la modernité et de renoncer à une forme unique d’historicité.

À quand la valorisation de la biodiversité des connaissances et des savoir-faire locaux ?

L’écologie décoloniale dans les Antilles devrait être, en continu, repenser afin de lutter contre le Laboratoire d’expérimentation sur nous-même (Négrocène) qui nous accapare comme cobayes en raison de la crise sanitaire entre autres opportunités énergivores (10). Néanmoins, le « Négrocène est aussi l’ère de ces résistances silencieuses et souterraines qui parfois grondent en éruption volcanique » (11). Et dont on a de plus en plus de mal à éteindre les brasiers qui s’enflamment dans les territoires ultra-marins.

Dans cette veine sous-marine, des résistances historiques, culturelles et sociales se lèvent ainsi contre les prédations impraticables (droit aux réparations (12), à la terre, et aux cendres à la suite des illusoires fins de l’esclavage, de la traite, des abolitions

et des savoirs militants). Aurons-nous le courage de poser les questions !? celles qui brisent les ruses et stratégies du continuum colonial !? À demain, l’héritage du colonialisme esclavagiste. Comme le soulignait le commissaire Okwui Enwezor (56e édition de la Biennale de Venise) : « … le monde a toujours été créolisé. On ne le voit pas à Berlin ou à Munich, mais il suffit d’aller au Brésil, en Guyane, à Istanbul ou à Kochi pour le constater. L’Occident ne peut s’empêcher de se croire au centre du monde et d’ignorer le reste ».

ll est temps de décoloniser et dé-polluer nos lieux publics! Comment les artistes, les militants, les théoriciens et critiques d’art des Antilles se re/positionnent face aux enjeux de la postcolonialité ? Comment instaurer le dialogue, si les savoirs, les actions militantes et les œuvres restent européano-centrés ou encore, vus du centre ou s’opère une délégitimisation des savoirs issus des minorités suivit d’une occultation de leur actions sur le terrain? Dans le contexte postcolonial, les musées universaux de la métropole ont-ils su développer de nouvelles alliances avec les peuples de la Terre ?

«… On ne peut pas diriger le moment d’avant, pour atteindre le moment d’après. Les certitudes du rationalisme n’opèrent plus, la pensée dialectique a échoué, le pragmatisme ne suffit plus, les vieilles pensées de systèmes ne peuvent comprendre le chaos-monde… Je crois que seules des pensées incertaines de leur puissance, des pensées du tremblement où jouent la peur, l’irrésolu, la crainte, le doute, l’ambiguïté saisissent mieux les bouleversements en cours. » — Édouard Glissant.

Les voix qui s’expriment à travers AFRIKADAA, aujourd’hui viennent combler un manque et un décalage existant entre continuum colonial des discours et pratiques de résistance locales, et montre que continuer de parler de « nous » sans « nous » fait preuve d’une incompréhension globale sur les problématiques discriminatoires et postcoloniales. AFRIKADAA s’impose ainsi comme une roche de résistance vis-à-

vis des pratiques de légitimation du pouvoir. L’écrivain nigérian Chinua Achebe (1930-2013), auteur du roman-culte Le Monde s’effondre, décrit ce qui se passe aujourd’hui dans le monde en ces termes : « Tant que les lions n’auront pas leurs propres historiens, l’histoire de la chasse glorifiera toujours les chasseurs ». Il appelait ainsi les Africains – et les Afro-descendants – à prendre conscience de ce que l’histoire qu’ils enseignent à leurs enfants et qui est écrite par les explorateurs et les colons venus conquérir le continent africain, relèguera toujours l’apport des africains à l’humanité à l’arrière-train de la marche du monde. Aujourd’hui cette nouvelle présence en a assez du règne néo-colonialiste et veut la vérité sur son histoire floué, ligoté !!!

Nous tenterons d’y répondre dans ce nouveau numéro de la revue AFRIKADAA qui rêve librement de transpercer les murs de l’émancipation actuelle pour souffler pleinement puis laisser couler, les soufrières.

(1) « il regardait aussi vers l’avenir : et le présent lui est à jamais interdit », épigraphe, Le Quatrième siècle, Édouard Glissant, « livre à la mémoire d’Albert Béville 1917-1962 ».

(2) Provocation concernant les pays encore sous la colonisation française.

(3) Pour tous mots guerrier-silex, dans Moi, laminaire, d’Aimé Césaire : « Je t’énonce / FANON / le regard des bourreaux guerrier-silex / vomi par la gueule du serpent de la mangrove ».

(4) Voir, les présences des marronnes dans Le Quatrième siècle. « À coté de celles qui aident, se trouvent surtout des femmes qui marronnent pour elles-mêmes et les leurs, qui remettent en cause à la fois l’esclavage et leur domination par les hommes libres et les hommes esclaves. » (cf. Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale, p. 262)

(5) Cela signifie rebelle en créole depuis les années 1980 à nos jours. Cette assertion « guide » en créole fait échouée la dialectique maître et esclave.

(6) Nou pé cé bay zot nou peyi. (sans description / traduction)

(7) Esprits frénétiques qui négrifient, désirent, torturent, assassinent nos « Moi ». (cf. Ils sont venus ce soir, dans Pigments, Léon Gontran Damas)

(8) Le souffle est « tout ce vent qui va pour monter… jusqu’à tes mains, puis ta bouche, les yeux, la tête » (cf., incipit, Le Quatrième siècle, Ed. Glissant). Sans souffle (pneuma & psophein), il n’y a ni respiration ni prophétie (pro-phémi), pas d’adresse à une minorité, à une communauté ou à un collectif. « Le prophétisme est une forme d’intervention intellectuelle et de critique sociale qui donne voix à la dignité des opprimés dans les contextes où elle est ignorée et piétinéé ». (cf. Norman Ajari, La Dignité ou la mort, éthique et politique de la race, p. 189). Le souffle n’est ni devin ou kamikaze, il est marronnes. Le souffle est tout ce vent de marronnages à la dent longue.

(9) « Au fond tout l’effort du prophétisme noir converge vers cette unique destination : susciter la dignité de l’opprimé, réveiller en lui le besoin de se confronter de toutes ses forces aux enjeux de la survie » (cf. Norman Ajari, La Dignité ou la mort, p.196.)

(10) « Les Nègres sont les nombreux hors-monde (humains et non-humains) dont l’énergie vitale est consacrée par la force aux modes de vie et manière d’habiter la Terre d’une minorité tout en se voyant refuser une existence au monde ». (cf. Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale, p. 106.)

(11) Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale, p. 108.

(12) En parlant de la traite et de l’esclavage, « la pensée des réparations est politiquement et moralement impraticable et injustifiable ». (cf. Édouard Glissant, Une nouvelle région du monde, Esthétique I, p. 195

Taye,Tarani Taye, Prudence Tetu, Nadia Valentine, Françoise Vergès, Hugo Vitrani, Paul Aimé William.

Les révoltes silencieuses, ici, prennent des formes multiples et abordent des thématiques différentes :

  • Jean-François Boclé et Jessica Oublié mettent en avant les problématiques sanitaires actuelles, en Guadeloupe et en Martinique, concernant le chlordécone et la toxicité des sols et des corps.
  • Joëlle Ferly et Stéphanie Melyon-Reinette reviennent, en profondeur, sur leur manière de définir l’art contemporain en Guadeloupe de nos jours à partir d’une écriture située ;
  • Étienne et Tarani Taye partent de leur expérience personnelle liée aux violences accompagnant le déracinement de leur île natale qu’est La Réunion ainsi que de la création d’espaces radicaux comme réponse de résistance ;
  • Mayotte, territoire unique, complexe et singulier et étant le dernier département français [101e], est vue à travers différents artistes-auteurices [Anil Abdoulkarim, Darouèche Hilali Bacar, Soidiki Assibatu et Nassuf Djaillani] comme une fresque, une figure qui traverse le temps et l’espace en résonance à une violence coloniale historique ;
  • Cédrick-Isham Calvados et Passil Swamo abordent les violences policières faisant écho au un an de la mort de « Klodo » par les gendarmes coloniaux en Guadeloupe ;
  • Nadia Valentine et ses fortes encres sur papier proposent une déconstruction des imaginaires en rééquilibrant les représentations noires dans l’imaginaire social ;
  • Myriam Omar Awadi, Yohann Quëland de St-Pern, Prudence Têtu, Anne Fontaine, Magalie Grondin et Brandon Gercara proposent différents dialogues artistiques de ce que veut dire marroner à La Réunion ;
  • Françoise Vergès explore les révoltes silencieuses comme un espace de repos et de réflexion dans lequel elle élabore une pédagogie de la transmission et de l’imagination ;
  • Arnaud Elfort, Léna Monnier, Kamun Dawuud et Pierre-Antoine Irasque agitent les lecteurices-x selon des exemples de vandalismes, de déboulonnages et de combats
  • Nègre n’est pas une insulte, nègre est une cage, nègre est un statut tels que le développent Vincent Fontano, Selma Bey, Fatoumata Sakho et Miguel Marajo ;
  • La radicalité poétique noire, forme d’émerveillement, de bien-être comme un outil de réparation et de sublimation de l’être noir•e-x incarnée par Gerty Dambury, Mandresy Randrianarivony, Awoah Lopy, Melvyn Pharaon, David Démétrius, Assya Agbere, Gilbert Georges Guy Gratiant et Amandine Patin ;
  • Nathalie Muchamad et Jean-Pierre « Swan » au travers des paroles de chansons questionnent l’idée d’une identité kanak qui se construit à travers la quête de l’histoire. De plus, le collectif d’artistes autodidacte et indépendant Osso par une « lettre-texte » écrite par l’artiste Jay Ramier militent pour une liberté d’expression totale où arts, sports, et éducation seraient le vecteur d’une révolution dessinée à décoloniser les esprits et les corps en Nouvelle-Calédonie.
  • Chris Cyrille introduit ici le conte Le Crabe et l’Aparahiwa poursuivant autrement son exposition « Mais le monde est une mangrovité ».
  • Le travail de Mirtho Linguet ne s’inscrit pas dans une valorisation d’une couleur noire ou d’une beauté noire mais dans une approche de l’individualité contrecarrant le discours d’une couleur de peau justifiant les situations de dominations et de maltraitances de ces corps.
  • Pascale Obolo et David Démétrius mettent à disposition du public, un texte-archive qui retrace l’une des installations majeures Chimurenga Library : un lieu de refuge et d’activation des luttes noires radicales francophones pensée à partir de la Bibliothèque Chimurenga imaginée/ curatée par le collectif Chimurenga à la BPI.
  • Une sélection de deux espaces mettant en valeur la scène artistique caribéenne et de l’Océan Indien présenté par Rolando J. Carmona et Flavien Louh.

On conclut ce numéro, avec Expogram qui est un nouvel espace-laboratoire virtuel imparfait cartographiant une sélection d’expositions internationales vu à travers des lunettes décoloniales.

EN :

A need for breathing space, and we will not be a crushed generation. The fourteenth issue of the art magazine AFRIKADAA proposes an introspection on the silent rebellions in the West Indies, the misery in the French countries, and the relationship between art and activism. What type of random violence is inflicted here? Activists, artists and researchers bring their warlike responses, which are as diverse as the art-activists melee can be direct and complex.

Are the Antillo-Guyanese activists to be considered as the new artists of the 24th century? Art portends belligerent actions, militants “give voice” to future artists, because no one is a prophet in his own time.

The dismantled statues and the unprecedented global movement of anti-racism cannot leave us indifferent or deaf. From our guides, while going through the punching fist of one of the Negroes of Martinique, at the end of the 19th century, who started a form of decolonization, by destroying the statue of Josephine, the French Empress, as soon as it was erected ; (or even recently the destruction of the statues of Victor Schoelcher in Martinique, Guadeloupe and French Guyana…), the wind of change arose in the West Indies, even before it started in the United States. Let us start again to free ourselves from colonial and racial spaces, by beginning with the dismantling of the spirits of statues which started on May 22, 2020 in Martinique and in 1848 – with the abolition of slavery by the enslaved.

The event of the year 2020, based on the global health crisis together with the social discrimination against the Black Communities, constantly refers to issues related to racism, violence against black bodies and to recurrent colonial genocides. Overwhelmed by the spirits of the statues which suffocate and prevent us from breathing, from emancipating ourselves from the Western colonial system, we do not only have the will to be heard but also to be an opposing force which comes forth with proposals, as well as to be a guide to our own “destinations”, currently found on the edge of the colonial and social abyss. Indeed, the breath is neither a soothsayer nor a kamikaze, it is marooned. The breath is a wind of ambitious maroons altogether. Echoing the movement ‘Black Lives Matter’, which started in the United States (and which resonates with the struggles of the youth), it seemed urgent to question the silent revolts of the last French colonies, whose telluric rumble does not weaken. On the contrary!

It is time to summon our stories, to organize our journey, to assemble our tools, in order to free ourselves from the Metropolitan masters. It is all about bringing to bright light the non-productive feature of the lengthy narratives on modernity and about renouncing to a single form of historicity.

When will the time come for the promotion of the biodiversity of local knowledge and skills?

The de-colonial ecology in the West Indies should be continuously reconsidered, in order to fight against the Laboratory of Experimentations on ourselves (Négrocène), which grabs us as guinea pigs, during this period of health crisis, among other energy-consuming opportunities. Nevertheless, the “Négrocène is also the era of silent and subterranean oppositions, that sometimes roar like a volcanic eruption” (1). And, of which it becomes increasingly difficult to extinguish the blazes that ignite in the ultra-marine territories.

Historical, cultural and social resistance are thus rising against impractical predations (right to reparations, to land, and to the ashes, following the illusory end of slavery, of slave trade, and of abolition). Are we courageous enough to ask the required questions!? Those which break the tricks and strategies of the colonial continuum!? The legacy of slave colonialism, will soon come. As curator Okwui Enwezor (56th edition of the Venice Biennale) underlined: “… the world has always been creolized. It cannot be witnessed in Berlin or Munich, but one only has to travel to Brazil, French Guyana, Istanbul or Kochi and to witness it. The Occident cannot help but to believe itself as the center of the world, while ignoring the rest”.

It is time to decolonize and to make pollution-free our public places! How do artists, activists, theorists and art critics of the West Indies position themselves with respect to the challenges of post-colonialism? How can we achieve a fruitful dialogue, if knowledge, activist actions and artist works remain European-centered or else, are seen from the center? In a postcolonial context, have the Metropolitan universal museums been able to establish new alliances with the different population/tribes of our planet?

“…One cannot lead with the past, in order to reach the future. The certainties of rationalism no longer operate, the dialectical thinking fails, pragmatism is no longer sufficient, the old-fashioned systems cannot understand the world-chaos … I believe that only thoughts which are uncertain of their power, thoughts filled with agitation, which combine fear, irresolution, apprehension, doubt, ambiguity, do understand better the prevailing upheavals” — Édouard Glissant.

AFRIKADAA TEAM

(1) Malcom Ferdinand, Une écologie décoloniale, p. 108. (2) Nou pé cé bay zot nou peyi.
(3) Édouard Glissant, Le Quatrième siècle.
(4) Léon Gontran Damas, Ils sont venus ce soir, in Pigments.
(5) Norman Ajari, La Dignité ou la mort.
(6) Aimé Césaire, Pour tous mots guerrier-silex, in Moi, laminaire.

(7) About the dismantled statues in West indies : « Au royaume du signe, les cailloux sont rois… » Joëlle Ferly (Artist, guadeloupe) & Nathalie Muchamad and « De l’art engagé à l’action citoyenne, lettre à monsieur le président de la république de France » by Joëlle Ferly.

Présentation de la revue AFRIKADAA :

Afrikadaa est une plate-forme, un laboratoire qui intègre la richesse d’une scène artistique émergente dont la production mérite visibilité et réflexion. La revue est un espace curatorial déterritorialisé où artistes et acteurs de la création contemporaine interrogent esthétique et éthique face aux enjeux majeurs de la mondialisation. Parce qu’il est temps de redéfinir les relations entre territoires, idées et mouvements artistiques, AFRIKADAA est une revue qui apporte une autre perspective à la scène artistique contemporaine en racontant l’histoire et les trajectoires des communautés d’artistes au-delà des frontières du marché. Les voix qui s’expriment à travers AFRIKADAA aujourd’hui viennent combler un manque et un décalage existant entre continuum colonial des discours et pratiques de résistance locales, et montre que continuer de parler de  » nous  » sans  » nous  » fait preuve d’une incompréhension globale sur les problématiques postcoloniales. AFRIKADAA s’impose ainsi comme une poche de résistance vis-à-vis des pratiques de légitimation du pouvoir.

Créé en 2013, AFRIKADAA, la revue d’art papier et digitale est gérée par un collectif d’artistes, commissaires, historiens d’art, activistes et étudiants.

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Spécifications :

Titre : AFRIKADAA N°14 / Les Révoltes Silencieuses Edition de 600 exp / Français
Taille : 21 cm (L) x 29.7cm (H)
Pages : 252

N° ISBN : 978-2-9561066-0-9 9782956106609

Prix : 30 euros

Contributeurs : Jay One Ramier, Anil Abdoulkarim, Assya Agbere, Soidiki Assibatu, Myriam Omar Awadi, Selma Bey, Jean-François Boclé, Thierry Cron, Chris Cyrille, Gerty Dambury, Kamun Dawuud, David Démétrius, Nassuf Djailani, Arnaud Elfort, Joëlle Ferly, Anne Fontaine, Brandon Gercara, Magalie Grondin, Darouèche Hilali Bacar, Rolando J. Carmona, Vincent Fontano, Pierre- Antoine Irasque, Cedrick Isham, Awoah Lopy, Flavien Louh,Mirtho Linguet, Miguel Marajo, Stéphanie Melyon-Reinette aka Nèfta Poetry, Lena Monnier, Nathalie Muchamad, Pascale Obolo, Jessica Oublié, Melvyn Pharaon, Yohann Quëland de St Pern, Mandresy Randrianarivony, Fatoumata Sakho, EtienneTaye,Tarani Taye, Prudence Tetu, Nadia Valentine, Françoise Vergès, Hugo Vitrani, Paul Aimé William.